lundi 15 septembre 2014

Sin City

Comme vous le savez tous, le 17 septembre sort Sin City : J'ai tué pour elle. L'occasion, pour ceux qui seraient passés à côté de se jeter sur Sin City et sur cette critique.

Sortie : 1er juin 2005
Durée : 2h03
Réalisé par : Robert Rodriguez et Frank Miller avec l'aimable participation de Quentin Tarentino
Avec : Bruce Willis, Jessica Alba, Rosario Dawson, Michael Clarke Duncan, Michael Madsen, Benicio Del Toro, je vous les mets pas tous mais c'est pas l'envie qui m'en manque :p…
Genre : Action, Policier, Thriller

Interdit aux moins de 12 ans
Basin City est une ville pour le moins malfamée. A tel point que sur le panneau indiquant l'entrée de l'agglomération les lettres b et a de Basin (Bassin en anglais) sont quasiment effacées laissant apparaître un nom plus approprié : Sin City, la ville du vice et du péché.
Les criminels, les ripoux et les femmes fatales y sont légions. Dans ce cloaque, le seul flic intègre se nomme Hartigan. Il s'est juré de protéger Nancy, une strip-teaseuse qu'il a sauvée lorsqu'elle était enfant. Marv, brutal et philosophe (faut croire que les deux sont compatibles...) part en croisade pour venger Goldie, une fille qu'on l'accuse d'avoir tuée. Dwight, l'amant de Shellie passe sa nuit à protéger les filles des bas-quartier de Jackie Boy, un flic pourri et violent. Entre soif de vengeance et quête de rédemption, les destins se croisent et les gens meurent. Welcome to Basin City!
Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!! Quand j'ai décidé d'écrire cette critique c'était pour vous transmettre un message clair : Ce film est une tuerie, vous devez le voir et surtout aller voir sa suite qui sort ce mercredi. Maintenant mon problème c'est... Par où commencer? Tout est tellement bien, tellement réussi, tellement travaillé, tellement... Bref. Une tuerie.
Mais une idée me vient! Je vais commencer par le début! :p

Avant d'être un film, Sin City était un comic, publié chez Dark Horse. Eh non, tous les comics ne viennent pas de chez Marvel ou DC :p Vous avez noté que dans la ligne "Réalisé par :" se trouve un certain Frank Miller? Eh bien il s'agit du créateur de la BD, scénariste ET dessinateur, qui a lui-même co-réalisé l'adaptation de son oeuvre. Si le nom vous dit quelque chose c'est qu'il est souvent cité. Il est également le scénariste et le dessinateur de Batman : Dark Knight qui, au vu des premières photos et du pitch, a inspiré Zack Snyder pour son Batman Vs Superman et le scénariste (il a laissé le dessin à l'excellent David Mazzucchelli) de Batman : Year One qui a inspiré Christopher Nolan pour Batman Begins. Miller a également réalisé le film The Spirit tiré du comic de Will Eisner.
Bon, je vois que vous décrochez alors j'arrête d'étaler ma science et je vous parle du film :p

Sin City recrée l'ambiance très particulière de la BD voulue par Miller, en jouant avec les effets d'ombre et de lumière, le noir et blanc omniprésent et les subtiles touches de couleur disséminées ça et là. Certaines scènes ressemblent même à des cases du comic mises en mouvement. S'ajoutent à cela des personnages qui se racontent en voix off et des dialogues dont les répliques font mouche. Le tout, qui offre un rendu sombre comme un vieux polar, est extraordinaire et plonge littéralement le spectateur dans la crasse de cette ville pourrie, noire et sale. Même les effets spéciaux (le film est presque entièrement tourné sur fond vert) qui peuvent parfois paraître approximatifs, accentuent le côté volontairement irréaliste des situations ou des personnages. Du grand art.

L'histoire quant à elle, ou plutôt LES histoires en l'occurrence, sont assez banales et en même temps totalement uniques. Exemple avec l'histoire de Nancy et Hartigan. Lui, flic intègre proche de la retraite, sauve une fillette d'un violeur/tueur qui se trouve être le fils de l'homme le plus puissant de l'état. Conséquence, Hartigan finit derrière les barreaux accusé des crimes du fils Roark. Jusque là, rien d'extraordinaire. Eh bien les autres histoires sont du même calibre. Banales. Jusqu'à un certain point où l'on verse soudainement dans le jamais vu (vous pensiez vraiment que j'allais spoiler? Non, non, non :p ).
Et comme en plus les histoires et les destins se coupent et se croisent, le tout donne un film à la Pulp Fiction, pas facile à suivre mais terriblement jouissif :)

Seul "défaut" du film, la BO. J'ai la particularité de ne pas du tout m'occuper des musiques d'ambiance quand je regarde un film. Alors autant vous dire que pour qu'une BO me reste dans la tête, elle doit être sacrément bonne! Et là justement, non. J'ai revisionné le film juste avant d'écrire ce roman (:p) pour me le remettre en tête et j'ai beau visualiser les scènes, aucun son ne me vient. Moralité, la BO est oubliable. En ce qui me concerne en tout cas.

J'ai gardé le meilleur pour la fin : le CASTING!
La plupart du temps lorsqu'on adapte une BD sur grand écran, on s'échine à trouver un acteur vaguement ressemblant au personnage et... le plus souvent ça foire.
Sin City fait exception à cette règle. On a plus l'impression que Rodriguez et Miller ont arraché les personnages de papier du comic book pour les coller dans leur film tant la "copie" est proche du modèle. Et puis franchement cette liste de noms! Pas n'importe qui! Même dans les seconds rôles. Tiens, le prêtre par exemple. Frank Miller himself! J'en ai cité quelques uns au début mais il y a aussi Mickey Rourke, Rutger Hauer, Elijah Wood, Clive Owen, Josh Hartnett...
Je sais, un casting riche n'est pas forcément un gage de qualité, c'est vrai. Sauf qu'en l'occurrence, les réalisateurs ont su tirer le meilleur du potentiel qu'ils avaient sous la main. Willis trouve là un rôle à sa mesure, Rourke a vu sa carrière repartir (momentanément), Alba crève l'écran, Del Toro est (presque) méconnaissable...

Vous avez remarqué? C'est sans doute l'une des plus longues critiques que j'ai écrite. Et encore, je me suis retenu. L'ennui avec Sin City c'est qu'il n'y a rien dire tellement il est bon. Mais il est tellement bon qu'on pourrait en parler des heures ;)

Vous savez quoi? Le mieux c'est encore que vous le voyiez. Le rater serait... un péché!

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